Microbiote ruminal et méthane entérique de vaches Holstein

Microbiote ruminal et méthane entérique de vaches Holstein

Dans le cadre du projet Microficient nous avons étudié l’implication des diverses populations de microorganismes (microbiote) du rumen dans les différences d’émission de méthane entérique de vaches Holstein en production. L’analyse de la structure des populations de bactéries a mis en évidence trois groupes ou ruminotypes.

MOTS-CLES : Microbiote ruminal ; Bovin ; méthane entérique

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Un de ces ruminotypes était associé avec une émission de méthane, rapportée à la quantité de matière sèche ingérée, plus élevée. La composition taxonomique du microbiote de ce ruminotype a été caractérisée. 

 

Un ensemble de biomarqueurs microbiens simultanément liés à la structure des populations bactériennes et à l’émission de méthane entérique a également été mis en évidence. Ces biomarqueurs ruminaux pourraient être utilisés dans le cadre de programme de sélection, à condition qu’ils soient héritables.
Contexte et enjeux : La réduction de l’impact des ruminants sur le réchauffement climatique passe par une réduction des émissions de méthane entérique. Des différences individuelles d’émission ont été mises en évidence entre bovins, toutes choses étant égales par ailleurs. La part de ces différences liée à la composition de leur microbiote ruminal est encore inconnue.

L’analyse des données de séquences 16S des ARN ribosomaux des échantillons de liquide ruminal de 65 vaches Prim’Holstein a mis en évidence un ruminotype caractérisé à la fois par une plus faible abondance de Succinivibrionaceae et de Methanosphaera, une plus grande abondance de Ruminococcaceae, Christensenellaceae et Lachnospiraceae et par une émission de méthane entérique plus élevée. Il a aussi été possible d’identifier un ensemble de biomarqueurs microbiens simultanément liés à l’émission de méthane entérique et à la structure de la communauté bactérienne du rumen. Ces unités taxonomiques (OTU) étaient principalement des bactéries produisant de l'hydrogène. Elles expliquaient jusqu'à 24% de la variance phénotypique des émissions de méthane, alors que la contribution du génome de l'hôte était d'environ 14%.

Ces biomarqueurs pourraient être utilisés dans le cadre de programmes de sélection ciblés de réduction du méthane dans les élevages de bovins laitiers, à condition qu'ils soient héritables.
   

Contact(s)

Contact(s) scientifique(s) :

Département(s) associé(s) : Génétique Animale

Centre(s) associé(s) : Jouy-en-josas

 

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Voir aussi

Référence bibliographique

Ramayo-Caldas Y., Zingaretti L., Popova M., Estellé J., Bernard A., Pons N., Bellot P., Mach N., Rau A., Roume H., Perez-Enciso M., Faverdin P., Edouard N., Ehrlich D., Morgavi D.P., Renand G. Identification of rumen microbial markers linked to methane emission in Holstein dairy cows. J. Anim. Breed. Genet. 2019 ; ehead of print ; DOI: 10.1111/jbg.12427

Date de modification : 14 septembre 2023 | Date de création : 05 décembre 2019 | Rédaction : GABI Equipe G2B - Edition P. Huan