@INRAE Paturage d'un troupeau de bovins de race Aubrac

Un nouveau modèle bovin pour une maladie humaine rare : la chondrodysplasie ponctuée rhizomélique

Dans un article publié dans Genetics Selection Evolution, les scientifiques de l’équipe GBOS ont identifié une mutation génétique responsable d'une forme sévère de malformation squelettique chez des veaux Aubrac, appelée chondrodysplasie ponctuée rhizomélique (RCDP). Cette maladie est similaire à une pathologie humaine rare liée à des dysfonctionnements des peroxysomes, petites structures cellulaires impliquées dans des fonctions métaboliques essentielles.

Entre 2002 et 2020, 21 veaux mort-nés présentant de graves malformations squelettiques ont été signalés. Grâce à l’analyse des génomes entiers de deux veaux touchés et à leur comparaison avec ceux de plus de 1800 bovins sains, les chercheurs ont identifié un seul variant génétique candidat situé dans une zone non codante (un intron) du gène GNPAT.

Des tests in vitro et in vivo ont révélé que cette mutation active un site d’épissage caché, entraînant la production d’un ARN messager anormal et la perte d’une partie essentielle de la protéine produite. Les scientifiques ont également observé que les animaux porteurs d’une seule copie mutée du gène, supposés porteurs sains, présentaient en réalité un léger retard de développement musculaire, tandis que ceux porteurs de deux copies ne survivent pas après la naissance.

Cette découverte a des implications importantes : elle permet de prévenir la naissance de veaux touchés grâce à un test génétique, mais elle offre aussi un nouveau modèle animal pour étudier une maladie humaine rare. C’est également un exemple frappant de l’impact que peuvent avoir des mutations situées en dehors des régions codantes du génome, longtemps négligées dans les analyses génétiques.

Contacts scientifique : arnaud.boulling@inrae.fr, aurelien.capitan@inrae.fr 

Référence 

Boulling, A., Corbeau, J., Grohs, C. et al. A bovine model of rhizomelic chondrodysplasia punctata caused by a deep intronic splicing variant in the GNPAT gene. Genet Sel Evol 57, 23 (2025). https://doi.org/10.1186/s12711-025-00969-z