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Le jury est composé de : Frédérique PITEL (Directrice de Recherche, INRAE, Université de Toulouse) ; Hans KOMEN (Professeur - Wageningen University & Research) ; Sandrine LAGARRIGUE (Professeure - L’Institut Agro Rennes-Angers) ; David J. MCKENZIE (Directeur de Recherche, CNRS, Université de Montpellier) et Xavier ROGNON (Professeur, AgroParisTech, Université Paris-Saclay).

Résumé : Le changement climatique a pour conséquence une augmentation en fréquence et en intensité des pics hyperthermiques et hypoxiques dans les fermes aquacoles. Cela induit retard de croissance, susceptibilité accrue aux maladies et hausse de la mortalité. La truite arc-en-ciel Oncorhynchus mykiss, principale espèce piscicole élevée en France, est un poisson d’eau froide et oxygénée, particulièrement sensible à la qualité d’eau. La sélection génétique des résistances à l’hyperthermie et à l’hypoxie aiguës est une solution prometteuse pour réduire la vulnérabilité des fermes trutticoles au changement climatique. Cependant les connaissances sur le déterminisme génétique de ces résistances sont encore trop parcellaires pour envisager une sélection optimisée de celles-ci. De plus, les protocoles de phénotypage des résistances sont encore très globaux et sont des procédures classées sévères par les comités d’éthique français. Une compréhension plus fine des phénotypes de résistances à l’hyperthermie et l’hypoxie aiguës permettrait de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et le développement de critères de sélection indirects dont les procédures de mesure seraient moins sévères. Les architectures génétiques des résistances à l’hyperthermie et à l’hypoxie aiguës ont été étudiées séparément sur des populations commerciales de truite arc-en-ciel françaises. Les estimations des paramètres génétiques des résistances et des corrélations génétiques avec les principaux caractères de production démontrent la faisabilité de l’amélioration génétique des résistances. Le déterminisme génétique des résistances est clairement polygénique mais plusieurs gènes candidats fonctionnels ont été identifiés. Des études supplémentaires, à l’aide de six lignées isogéniques caractérisées pour leurs résistances à l’hyperthermie et à l’hypoxie aiguës, ont permis de montrer que les résistances semblent être des phénotypes globalement stables avec l’âge des poissons et que les liens génétiques entre résistance à l’hyperthermie aiguë et résistance à l’hypoxie aiguë sont ténus. Les six mêmes lignées isogéniques ont été phénotypées pour des paramètres comportementaux et physiologiques avant ou après un stress hyperthermique modéré. Leur niveau d’activité est lié positivement avec la résistance à l’hyperthermie aiguë et négativement avec la résistance à l’hypoxie aiguë. Les lignées résistantes à l’hyperthermie aiguë semblent avoir une stratégie d’allocation de l’énergie différente de celle des lignées sensibles lors d’une montée en température. Ces résultats permettent d’envisager de nouvelles pistes de compréhension des mécanismes sous-jacents aux résistances et le développement de critères indirects de sélection.